La stimulation ovarienne
Dans certains cas d'infertilité, une stimulation ovarienne peut être proposée. Le but est de développer un ou deux follicules sur les ovaires, permettant ainsi à la femme d'ovuler normalement et de concevoir une grossesse naturellement. La stimulation de l'ovulation est un traitement efficace à condition de respecter ses indications et son déroulement.
1. Les indications
• La stimulation ovarienne est proposée en cas de troubles de l’ovulation. L’examen clinique, la courbe de température et les dosages hormonaux permettent de faire le diagnostic de ces troubles. Ils peuvent, par exemple, aller d’une simple insuffisance lutéale (insuffisance de sécrétion de progestérone en fin de cycle après l’ovulation) à une absence totale d’ovulation.
• La stimulation ovarienne est également utilisée lorsqu’il est décidé de pratiquer une insémination artificielle de sperme ou lors de la réalisation d’une Fécondation In Vitro (mais le but de la stimulation dans ce cas sera de développer plusieurs follicules et non pas un seul).
2. Le bilan de départ
• Chez la femme, un examen clinique, une courbe de température et des dosages hormonaux seront demandés pour diagnostiquer le trouble de l’ovulation. Souvent le bilan sera complété par une hystérographie (radiographie de l’utérus et des trompes) et un test de Hühner (étude de la glaire du col utérin après un rapport sexuel).
• Chez l’homme, le bilan comprendra : un examen clinique et un spermogramme (étude du sperme).
3. La stimulation par citrate de clomifène (Clomid)
• Elle est souvent utilisée en première intention, car son utilisation sous forme de comprimés est simple.
• Le citrate de clomifène agit en allant stimuler la sécrétion par l’hypophyse des hormones de reproduction (FSH et LH), celles-ci agissant sur les ovaires pour développer un follicule ovarien.
• Le traitement est débuté à dose faible en première partie de cycle, il est ensuite augmenté progressivement en cas d’échec.
• La surveillance classique consiste en l’étude de la courbe de température (le décalage thermique montrera qu’il y a eu ovulation) et la survenue des règles. Souvent, cette surveillance est complétée par des dosages hormonaux et une échographie endovaginale pour vérifier que la réponse au traitement n’est pas excessive et qu’un seul follicule s’est développé.
• L’efficacité de ce traitement est bonne avec environ 70 % d’ovulation par cycle et un taux de grossesses de 30 à 35 %. La majorité des grossesses est obtenue au bout de trois mois de traitement. Par conséquent, il n’est pas conseillé de prolonger ce traitement au delà de six mois, car il faut alors recourir à d’autres thérapeutiques.
4. La stimulation ovarienne par gonadotrophines
• Il s’agit d’un traitement hormonal possédant une action FSH ou FSH+LH qui agit ainsi directement sur les ovaires pour faire développer les follicules. Les gonadotrophines peuvent être utilisées d’emblée ou après échec des autres thérapeutiques, mais leur mode d’administration est injectable, ce qui alourdit le traitement.
• Les indications : les échecs de plusieurs cycles sous citrate de clomifène, les troubles de l’ovulation liés à une mauvaise sécrétion hypophysaire des hormones de reproduction (FSH et LH), les stérilités d’origine inexpliquée.
• Comment se déroule la stimulation :
* La phase de stimulation ovarienne : le traitement hormonal est administré sous forme d’injections en première partie de cycle. Les doses administrées sont adaptées au cas par cas en fonction des dosages hormonaux et des données échographiques.
* La surveillance ou monitorage est assurée par les dosages hormonaux et l’échographie endo-vaginale. Cette surveillance permet de vérifier l’efficacité du traitement, d’adapter les doses d’hormones au besoin de la patiente et de déterminer la date du déclenchement de l’ovulation.
* Le déclenchement de l’ovulation : lorsqu’à l’échographie le ou les follicules ovariens ont atteint la bonne taille (17 à 18 mm) et que le dosage d’oestradiol est correct, l’ovulation peut alors être déclenchée par injection d’une autre hormone : hCG ( hormone gonadotrophine chorionique).
* Les rapports sexuels, pour qu’ils soient fécondants doivent se produirent le jour même du déclenchement et le lendemain de la fin du traitement.
* Si 15 jours après le déclenchement les règles ne sont pas arrivées, un test de grossesse doit être pratiqué.
Le succès du traitement est variable selon les indications. En moyenne, on observe 20 % de grossesse après une première stimulation. D’autres cycles sont donc souvent indispensables.
5. Les risques du traitement
• La présence de kystes ovariens est fréquente et transitoire.
• Plus rarement, d’autant plus si le monitorage est bien respecté, on peut observer :
* un syndrome d’hyperstimulation, lié à une réponse ovarienne excessive. Il se manifeste par des douleurs abdominales, une augmentation de volume de l’abdomen et souvent des nausées et des vomissements. Une consultation en urgence est alors nécessaire ;
* des grossesses multiples (jumeaux ou triplés) qui peuvent survenir si la stimulation ovarienne a conduit à la formation de plusieurs follicules matures. Ainsi, si l’échographie découvre que plus de deux follicules ont été stimulés, le traitement peut être interrompu et les rapports doivent être protégés par préservatifs.
L'ovulation : physiologie, courbe de température, tests
L’ovulation représente la période du cycle durant laquelle une femme est fertile. Savoir la reconnaître peut être utile à la fois quand il existe un désir de grossesse ou quand la femme choisit une méthode naturelle de contraception. Connaître sa date d’ovulation permettra ainsi à une femme d’optimiser ses chances d’avoir un rapport fécondant ou au contraire d’instaurer une période d’abstinence si elle désire ne pas utiliser d’autres moyens de contraception.
1. Physiologie de l'ovulation
Définition
L’ovulation correspond à la libération par l’ovaire d’un ovocyte ou ovule. Cet ovocyte va cheminer dans la trompe de l’utérus où il pourra éventuellement être fécondé par un spermatozoïde. L’ovocyte arrive dans la cavité utérine . s’il a été fécondé? il s’implantera dans cette cavité, dans le cas contraire l’ovocyte est simplement éliminé avec les règles. Ce phénomène se produit à chaque cycle menstruel.
Comment se déroule un cycle menstruel
- Les ovocytes sont produits par les follicules se trouvant sur les ovaires. Chaque femme possède dès la naissance un « stock » de follicules ovariens contenant des ovocytes.
- Tous les mois sous l’influence de l’hormone FSH sécrétée par l’hypophyse en début du cycle, un seul follicule sur un des ovaires va être sélectionné et se développer. Cette première phase est appelée phase folliculaire. Elle débute le premier jour des règles et sa durée est variable (en moyenne 14 jours). Le follicule sélectionné sécrète en même temps des oestrogènes, informant ainsi l’hypophyse de son état de maturation.
- Lorsque le follicule est mûr et prêt à ovuler, l’hypophyse sécrète une autre hormone, la LH, qui va alors induire la rupture du follicule et la libération de l’ovocyte. C’est l’ovulation.
- Le follicule se transforme alors en « corps jaune à la surface de l’ovaire. Ce corps jaune va sécréter de la progestérone. Cette deuxième période est appelée « phase lutéale » et dure 14 jours. Au bout de ces 14 jours, le corps jaune arrête sa sécrétion hormonale. La chute de progestérone va alors provoquer la desquamation de la muqueuse utérine et déclencher les règles.
2. Comment reconnaitre l'ovulation
Le moment de l’ovulation peut être déterminé en fonction du calendrier
- On sait en effet que le corps jaune a une durée de vie fixe de 14 jours. Par conséquent, l’ovulation se produit toujours quatorze jours avant le début des règles. Si une femme a des cycles réguliers, elle peut ainsi déterminer la date de son ovulation.
- Par exemple, si les cycles sont de 30 jours, l’ovulation se produit le 16ème jour après le début des règles (30-14), si la femme a des cycles de 25 jours l’ovulation se produit le 11ème jour (25-14).
- Toutes les femmes n’ont pas des cycles de 28 jours précis, la règle qui consiste à fixer la date d’ovulation au quatorzième jour est donc souvent inexacte.
- De plus, les cycles naturels ne sont pas toujours très réguliers. La date d’ovulation doit donc s’apprécier en tenant compte du cycle le plus court et du cycle le plus long. Ainsi une femme pourra évaluer sa période d’ovulation entre le 12ème et le 15ème jour si son cycle le plus court est de 26 jours et son cycle le plus long de 29 jours.
Les signes cliniques accompagnant l’ovulation
- Chez certaines femmes, l’ovulation est « ressentie » car elle s’accompagne de douleurs souvent localisées du côté où se produit l’ovulation, de tension au niveau des seins ou d’une petite prise de poids par rétention hydrosodée. Ces signes, en rapport avec la sécrétion d’œstrogène, persistent 24 à 48 heures.
- L’ovulation peut également être reconnue grâce aux modifications qu’elle entraîne sur la glaire du col utérin. Ces sécrétions deviennent en effet épaisses et filantes, témoignant de leur perméabilité aux spermatozoïdes. Ce signe clinique qui doit être recherché par la patiente elle-même, nécessite un certain apprentissage.
Comment interpréter une courbe de température
- Après l’ovulation, la sécrétion de progestérone par le corps jaune va induire une petite élévation de la température corporelle. Ce décalage thermique est discret (quelques dixièmes de degrés) et reste constant tant que dure le corps jaune c’est à dire 14 jours. Ces quatorze jours de décalage correspondent à ce qu’on appelle un plateau thermique. Le décalage se produisant le lendemain de l’ovulation, le jour de l’ovulation est déterminé rétrospectivement par le point le plus bas de la courbe avant le décalage thermique. Quand surviennent les règles, la température se normaliser.
- En cas de grossesse, le corps jaune ne disparaît pas, les règles ne surviennent pas et le plateau thermique persiste au-delà de 16 jours. Dans les cas où l’ovulation ne se produit pas, le décalage thermique ne se produira pas. De même, si le corps jaune formé est de mauvaise qualité et ne sécrète pas suffisamment de progestérone, le plateau thermique chutera progressivement avant le quatorzième jour.
- L’analyse de la courbe de température est ainsi un excellent moyen pour savoir si l’ovulation d’une femme est correcte et pour explorer des éventuels troubles de l’ovulation ou de fertilité.
- La technique est rigoureuse. La température doit être prise tous les matins au lever, avec le même thermomètre et selon la même méthode (rectale ou axillaire) et doit être reportée sur un graphique remis par le médecin. Il faut y noter tout événement pouvant modifier la température : un rhume, une prise de médicament, une nuit blanche, etc.
3. Les tests d'ovulation
Aujourd’hui, de nombreux tests d’ovulation sont disponibles dans les pharmacies. Il s’agit de tests urinaires dépistant le pic hormonal de LH qui précède l’ovulation. La femme doit le réaliser le matin à jeun. Leur fiabilité semble bonne et ils peuvent s’avérer d’une aide efficace quand il s’agit de reconnaître le moment de l’ovulation.